Depuis la fin de la guerre, la France voit son inflation déraper continuellement. La reconstruction du pays à marche forcée, l'intensification de la guerre d'Algérie et la dépréciation du franc face au dollar entraînent une succession de déficits budgétaires. En conséquence, les dévaluations se succèdent et le pouvoir d'achat des français se dégrade. Ce contexte oblige la Banque de France à envisager de nouvelles coupures aux valeurs faciales très élevées. L'objectif est d'abord d'homogénéiser les formats par rapport à la précédente gamme disparate émise entre 1946 et 1949. L'institution fiduciaire en profite aussi pour se renouveler créativement et décide d'abandonner définitivement les figures allégoriques qui ont fait le succès de ses émissions depuis 150 ans ! C'est l'apogée de l'école française du billet avec la généralisation des portraits, débuté en 1916 avec le 20 francs Bayard Type 1916. Désormais, toutes les nouvelles émissions sont illustrées d’hommes célèbres qui ont fait la grandeur de la France. Ceux-ci sont systématiquement représentés au recto et au verso du billet et dans un lieu symbolique de leur parcours de vie. Cette nouvelle gamme se décline ainsi : un 500 francs Type 1953 Victor Hugo (Pick : #133), un 1000 francs Type 1953 Richelieu (Pick : #134), un 5000 francs Type 1957 Henri IV (Pick : #135), un 10000 francs Type 1955 Bonaparte (Pick : #136) et un 50000 francs Type 1957 Molière « non émis » (Pick : #136A). Ce dernier billet ne sera jamais émis avec cette valeur nominale trop importante, mais connaîtra un autre destin avec la réforme du franc qui arrive déjà...